Grèves et manifestations en Europe le 14 novembre
Nicolas Dessaux
4 novembre 2012
Les deux principaux syndicats espagnols, CCOO et UGT, suivis par 150 mouvements de la société civile, appellent à la grève générale le 14 novembre, pour lutter contre le plan d’austérité imposé par le gouvernement. La grève du 29 mars avait été très largement suivie.
Cet appel à la grève le 14 novembre a été repris au Portugal par la principale centrale syndicale, la CGTP, et en Grèce, par la GSEE, principal syndicat du secteur privé, deux pays gravement frappés par les plans d’austérité. En Grèce, cette grève générale intervient dans un contexte de manifestations violentes contre les plans imposés par la troïka (FMI, Commission européenne, banque centrale européenne).
La Confédération européenne des syndicats a repris à son compte la date du 14 novembre, mais en appelant à « diverses formes : grèves, manifestations, rassemblements et autres actions », ce qui ne veut pas dire grand chose. Cela témoigne bien de l’incapacité de la centrale européenne a être autre chose qu’un lobby bruxellois sans véritable capacité de mobilisation syndicale à l’échelle de l’Europe. Cependant, plusieurs confédérations ont répondu à cet appel.
En Belgique, la CGSP (fédération des services publics de la FGTB) appelle à une grève générale le 14 novembre, de même que la fédération FGTB de Liège-Huy—Waremme. En France, l’intersyndicale (CFDT, CGT, FSU, Solidaires et Unsa) appelle à une journée de mobilisation et de manifestation, sans se prononcer clairement sur un appel à la grève, tout comme Force Ouvrière, qui n’a pas pris part à l’intersyndicale. En Italie, la CGIL appelle à 4 heures de grève dans tous le pays, tandis que l’Unicobas appelle à une journée d’action… le 16. Enfin, les syndicats de Chypre et de Malte se joignent à cet appel européen.
Nous savons tous et toutes que les journées d’actions n’ont qu’une efficacité limitée en tant que telles, si elles ne servent pas une véritable mobilisation pour construire le mouvement. Mais c’est une bonne chose qu’elle s’organise à l’échelle de l’Europe. Pour que cela serve à quelque chose, il faut un vrai travail de mobilisation et une volonté de mener véritablement le combat, pas une journée d’action ponctuelle qui mobilise surtout des responsables syndicaux.
Le mouvement ouvrier, dans toutes ses composantes, a trop tardé à se structurer en Europe, car il reste trop empêtré dans ses frontières nationales. Pourtant, la première internationale, dès 1864, était un mouvement européen, qui cherchaient l’unité des travailleurs par-delà les frontières. C’est cet esprit d’unité que nous devons retrouver. La lutte contre les plans d’austérité imposés par les gouvernements et les institutions européennes ne peuvent être combattues avec efficacité qu’à cette échelle, qui est celle où les décisions politiques sont prises.
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